Sépultures
En 2012, la réduction du chœur sur une seule travée au lieu de trois et l’installation d’un chauffage central au sol ont été l’occasion d’importantes découvertes parmi lesquelles de nombreux fragments de pierres tombales et 19 sépultures encore en place.
Des vestiges d’un édifice plus ancien ?
Près du pilier nord, entre la 6e et la 7e travée, une double base de colonnettes a été mise au jour. Ce vestige d’un édifice ancien se situe à 40 cm sous le niveau actuel du sol de l’église. Son aspect et sa disposition permettent de dater cette structure du milieu du XIIe siècle, soit environ une cinquantaine d’années avant le début de la construction de l’église actuelle. Y a-t-il eu un édifice plus petit, qui n’aurait perduré que quelques années avant de laisser la place à un projet plus ambitieux ? L’exiguïté de la fouille n’a pas permis de répondre à cette question.
Marques d’artisans
Des graffiti disséminés dans tout l’édifice témoignent de l’intervention de nombreux artisans à des périodes différentes.
Sol carrelé du XVIe siècle
Lors du démontage des deux premières marches de la chapelle baptismale en vue de la remise à niveau du sol par rapport au bas-côté, un pavage daté du XVIe siècle, composé de dalles de calcaire incrustées de carreaux de pavement glaçurés, a été mis au jour.
(DAO : Michel Piechaczyk – ADVC Brie)
Ce décor tricolore se compose de carreaux de deux couleurs (argile rouge après cuisson oxydante et carreaux glaçurés verts) et de modules de calcaire clair incrustés selon un plan élaboré, jouant sur les trois teintes, mais aussi sur la projection au sol du dessin du lanternon de la voûte. Ceci conforterait le rattachement de ce sol au programme de construction de cette partie de l’édifice au XVIe siècle.
La disposition ancienne des carreaux laissait une surface centrale carrée libre de 32,5 cm sur 32,5 cm, section du pied du baptistère initial. Celui-ci devait être circulaire.
Au cours du temps, l’usure des carreaux, puis leur déchaussement ont conduit à, au moins, trois phases de réparations négligeant la structure du décor, puis remplaçant les manques par du plâtre.
Dans le calage de la marche ouest, a été mis au jour un fragment de l’angle de la pierre tombale de François de La Verde, complément d’un important ensemble fragmentaire découvert lors des travaux de restauration du chœur en 2012.
Lavabo liturgique
Lors du démontage des boiseries de la chapelle Saint-Joseph, un lavabo liturgique daté du XIVe siècle est apparu. Sa découverte a entraîné la modification du projet initial, il a donc été intégré au programme de restauration.
Il est doté de deux cuvettes qui avaient des fonctions distinctes :
- La première avec un orifice et une petite canalisation permet d’évacuer l’eau vers l’extérieur. Elle sert au cours de la messe lorsque le prêtre se lave les mains afin qu’elles soient purifiées avant la consécration du pain et du vin.
- La deuxième cuvette a un orifice très petit et l’eau se répend dans la maçonnerie : à la fin de la messe, on purifie le calice et le ciboire avec quelques gouttes d’eau. Comme ces objets ont contenu le pain et le vin consacrés, l’eau de lavage ne doit pas être profanée. Elle n’est donc pas rejetée mais dispersée dans le mur.