C’est ainsi que l’on pourrait nommer l’architecture gothique. Car le terme gothique utilisé à partir de la renaissance était alors péjoratif.

Généralités

Les arcs-boutants, enjambant les bas-côtés et s’appuyant à distance de la nef sur des culées, permettent l’équilibre statique de la structure.

Dans l’architecture gothique, la nef est construite sur trois niveaux, ce qui nécessite l’établissement d’une contre butée latérale pour compenser la pression qu’exercent les voûtes sur les murs latéraux ou gouttereaux.

Même si l’on rencontre des voutes d’arêtes dans le dernier art roman elles ne comportent pas de croisées d’ogive.

Cette innovation permet de canaliser les poussées de la voute sur les angles.

Mais les poussées sont obliques.

Elles sont reprises verticalement par les piliers et horizontalement par les arcs-boutants. Chaque pilier reçoit la poussée de deux croisées ce qui permet l’équilibre en travée courante. Pour les extrêmes, il sera fait appel à des contreforts.

L’essor de l’architecture gothique concorde avec l’usage raisonné, habituel, de la croisée d’ogive et de l’arc boutant. De Lombardie, d’Angleterre, de Normandie, d’Ile de France, où la voûte sur croisée d’ogives apparaît dès la fin du XIe siècle et dans les premières années du XIIe siècle ; elle se répand rapidement dans tout le monde chrétien. Là où l’on n’avait pas osé couvrir de voûtes les larges vaisseaux des églises, en Normandie par exemple, la croisée d’ogives apporte la solution ; autre part , dans l’Est, on la monte sous les clochers pour renforcer la construction ; en Bourgogne, en Rhénanie, où depuis longtemps on savait construire des voûtes d’arêtes, on l’emploie dans la nef, où la voûte est lancée plus haut et la surface à couvrir est plus grande, quitte à conserver la voûte d’arêtes sur les collatéraux. Rapidement, la voûte sur croisée d’ogives est universellement adoptée et les autres types de voûtes sont abandonnés.

Marcel Aubert. (1884-1962) bulletin monumental.

Niveaux.

Dans la nef de l’église gothique les murs latéraux sont constitués de trois ou quatre niveaux.
De bas en haut : les grandes arcades, éventuellement une tribune, le triforium et les baies supérieures.


L’église Saint Etienne de Brie Comte Robert possède trois niveaux.

Les grandes arcades séparent la nef des bas-côtés.
Le triforium ouvre une coursière étroite sur la nef. Il n’est pas éclairé sur l’extérieur.
Les baies supérieures larges et hautes permettent de faire entrer une lumière généreuse et colorée dans la nef.

Arc boutant.

Dans l’architecture gothique, l’arc boutant est associé à la croisée d’ogives des voutes de la nef.


Les arcs-boutants, enjambant les bas-côtés et s’appuyant à distance de la nef sur des culées, permettent l’équilibre statique.

Contrefort.

L’architecture romane fait appel au contrefort (un épaississement ponctuel du mur) pour contrer la poussée des voutes. Nous en trouvons néanmoins aux façades Est et Ouest, pour contrer la poussée longitudinale, ainsi qu’aux angles du clocher.

Culée.

Afin de gagner en légèreté, dans l’art gothique, le contrefort est remplacé par une culée et un arc boutant qui jouent le même rôle (bouter signifie pousser).
La culée est surmontée d’un pinacle qui la termine tout en apportant son poids afin d’équilibrer la poussée provenant de la voute.