La 6e travée du bas-côté nord communique avec la chapelle Sainte-Marguerite, fondée par Agnès de la Vannière en 1326. Les registres paroissiaux nous apprennent que cette chapelle fut restaurée en 1869 et consacrée le 19 mars de cette même année à saint Joseph, jour de sa fête. Une confrérie y était attachée.
La chapelle et sa baie rayonnante ont gardé leur style du XIVe siècle. Les ogives de la voûte présentent un profil en arc brisé terminé par un petit méplat et retombent sur des culs de lampe du XIVe siècle. Un paysan et une paysanne accroupis se font face.
Vitrail
Le vitrail est quant à lui du XIXe siècle, il représente la Sainte Famille dans l’atelier du charpentier Joseph. La composition est datée et signée C. Riquier (1868). Claude Riquier-Vellaud réalisa plusieurs vitraux pour l’église de Brie, où sa fille était en nourrice.
Issu de la lignée de David, Joseph mène à Nazareth la vie d’un artisan. Époux de Marie, il est perçu comme le père nourricier de Jésus, le protecteur de ses jeunes années.
Dans cette composition en triangle sont représentés : Elizabeth, Joseph, le petit Jean-Baptiste qui porte une peau de mouton et une longue hampe qui se termine en croix (le doigt levé rappelle son rôle d’annonciateur), Marie assise à proximité d’un bouquet de lis (symbole de pureté) en train de filer la laine tandis que Jésus aide Joseph à porter un madrier de bois.
Ce vitrail-tableau ignore la division en lancettes de la baie, il fait état d’une véritable scène d’intérieur avec son sol dallé, son mobilier, ses outils accrochés aux murs et l’ouverture de la pièce en arrière-plan sur la perspective de la ville de Nazareth. Selon une tradition locale, les visages des personnages sont des vitraux-photographiques reproduisant l’effigie des donateurs du vitrail.
Découverte archéologique
Lors du démontage des boiseries de la chapelle Saint-Joseph, un lavabo liturgique daté du XIVe siècle est apparu. Sa découverte a entraîné la modification du projet initial, il a donc été intégré au programme de restauration.
Il est doté de deux cuvettes qui avaient des fonctions distinctes :
- La première avec un orifice et une petite canalisation permet d’évacuer l’eau vers l’extérieur. Elle sert au cours de la messe lorsque le prêtre se lave les mains afin qu’elles soient purifiées avant la consécration du pain et du vin.
- La deuxième cuvette a un orifice très petit et l’eau se disperse dans la maçonnerie : à la fin de la messe, on purifie le calice et le ciboire avec quelques gouttes d’eau. Comme ces objets ont contenu le pain et le vin consacrés, l’eau de lavage ne doit pas être profanée. Elle n’est donc pas rejetée mais dispersée dans le mur.
Tableaux
La mort de saint Joseph
Ce retable a été installé en 1869 au moment de la restauration de la chapelle et de sa dédicace au père de Jésus. Il représente un récit rapporté par la tradition : au terme d’une discrète vie de labeur et de prière, Joseph s’éteint dans les bras de Jésus et assisté par la vierge Marie. Il est invoqué à ce titre comme le patron de la bonne mort. Les bouquets de lis encadrant le tableau central rappellent la pureté et la chasteté de Joseph.
Naissance du Christ
Ce tableau de facture naïve est datable du XVIIIe siècle, Marie et Joseph entourent l’Enfant couché dans la crèche. Joseph porte sa traditionnelle tunique brune tandis que Marie est revêtue de la robe rouge (couleur de la charité) et du manteau bleu (la pureté) et du voile blanc (la chasteté). Elle emmaillote avec amour l’Enfant divin dont la tête est ceinte de l’auréole. En fond, le peintre a suggéré un paysage exotique avec palmier et rochers. Une lumière surgit des monts, symbole de l’ère de la Rédemption ouverte par la venue du Sauveur.
D’après certains documents, ce tableau pourrait avoir été offert à l’église par Mgr Auguste Allou, évêque de Meaux qui vint dédicacer la chapelle en 1869.