La guerre de Cent Ans
Durant la première phase de la guerre de Cent Ans (1335-1370), Brie n’eut pas à souffrir du conflit avec les Anglais. Mais après la mort du roi fou Charles VI, en 1422, les bandes anglaises et françaises se livrèrent à une guerre de harcèlement, au nord de la Loire.
C’est à partir de 1429 que « la dicte ville et église avaient été pillée par les dicts Anglois par quatre diverses fois en trois ans ». Les Anglais « tuèrent, murdrirent et rançonnèrent les corps des hommes et boutèrent leurs femmes hors de la ville, en grant pauvreté et misère ».
Le fait majeur reste toutefois le siège de septembre 1430 par le Comte de Stafford qui provoqua d’immenses dégâts, tant dans la ville que dans le château.
Le vol des reliques
Les ornements de l’église furent volés et servirent d’habillements grotesques aux soldats, les hosties furent profanées, les chevaux furent parqués dans la nef. Mais le pire, aux yeux des témoins, fut le vol des reliques. Celles-ci nous sont partiellement connues par une liste figurant sur un vieux missel répertorié dans l’inventaire de 1507 :
Une épine de la sainte Couronne et de l’herbe dont elle fut liée, du bois de la vraie Croix, du vêtement de la Sainte Vierge, de sa ceinture, des ongles de saint François, une partie de la mâchoire de saint Étienne, avec une dent, d’un os de sainte Catherine… ».
Ainsi toutes ces reliques furent dérobées. Plusieurs des soldats pillards eurent immédiatement de gros ennuis. L’un d’eux fut pendu à Melun, d’autres moururent « insensés et enragés » à Paris. Mais le destin des reliques volées fut plus étonnant encore. Apportées à Dieppe où elles devaient prendre un bateau pour l’Angleterre, elles ne purent quitter le port, alors anglais. En effet, le bateau qui les transportait fut, par trois fois, pris par « vent tempeste et orage de temps », alors que tous les autres navires croisaient normalement. Un docteur en théologie de Dieppe fut consulté : il recommanda que les reliques soient débarquées et mises en dépôt dans l’église Saint-Étienne du lieu. Ceci fait, le bateau put alors naviguer normalement et chacun s’accorda pour que les reliques soient ramenées à Brie.
En chemin, la péniche qui transportait les reliques vers Paris, fut interceptée par le capitaine La Hire, compagnon de Jeanne d’Arc, qui ne put l’appréhender, alors que les autres péniches du convoi étaient prises. Les reliques parvinrent à Paris sans encombre, puis furent reçues à l’église de Brie le 15 juin 1431, « à grant joie et révérence par les gens d’église, nobles officiers et habitants d’icelle ville, qui allèrent à leur devant en belle procession ».
Les archives témoignent de ces conflits et les censiers de cette période mentionnent de nombreuses maisons brûlées.