Les archives de Brie relatent qu’un orgue fut installé sur une tribune, au milieu du XVIe siècle, une fois la restauration de l’église achevée.


En 1604, un relevage* de cet instrument fut confié à Nicolas Pescheur, puis en 1629 un marché fut passé avec Pierre Pescheur « pour faire un jeu d’orgues à neuf… en la dicte église au lieu de celles qui y sont ».
Pierre Pescheur (1590-1640) était le fils du facteur d’orgues Nicolas Pescheur. Il se fait connaître avec la rénovation de l’orgue de la cathédrale d’Amiens vers 1620.

Vue de l’orgue


Considérablement modifié au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, l’orgue de Pescheur, qui comportait 14 jeux sur un clavier avec pédale de flûte, fut étendu à trois claviers. En 1773, un marché de reconstruction et d’agrandissement fut passé avec le facteur Lépine. L’importance de ce nouvel instrument rendit nécessaire l’ajout d’un quatrième soufflet et c’est sans doute à ce moment que, par manque de place à la tribune, la soufflerie fut déplacée dans un local isolé spécialement aménagé dans les combles.

Cette soufflerie est aujourd’hui classée au titre des Monuments historiques.
Alors qu’il avait survécu aux destructions de la Révolution, l’orgue de Lépine fut vendu en 1866. Seules la soufflerie et la façade du Positif furent conservées.

Un nouvel instrument de grande taille commandé au facteur Belge Anneessens fut inauguré le 30 octobre 1900. On conserva toutefois le petit buffet du XVIIIe siècle. Cependant, les orgues d’Aneessens étant délicates et vieillissant rapidement, firent l’objet de plusieurs tentatives de relevage* inefficaces par manque de financement ou de compétence.

Une restauration partielle, confiée en 1974 au facteur Muller, abandonna les soufflets originaux et les remplaça par une soufflerie électrique.

La soubasse de pédale fut ajoutée en 1980 par Jean-Marc Cicchero à partir de vestiges de l’orgue d’Aneessens.

Le délégué régional à la musique Pierre Dumoulin, inquiet de la décrépitude de l’orgue interpella le ministère de la Culture et obtint le classement des soufflets des combles. Cela ne permit pas de remettre en état l’orgue.

L’église Saint-Étienne de Brie-Comte-Robert (classée Monument historique possède un orgue dont seule la boiserie du Positif Dorsal est ancienne (XVIIIe siècle) ainsi que les tuyaux qui la garnissent. Cet édifice abrite en outre, dans un comble du bas-coté nord une salle aménagée au moins dès le XVIIIe siècle et contenant encore une soufflerie cunéiforme complète datant de 1770-1773. Cette soufflerie est l’une des trois existant encore en région Île-de-France et la seule à ne pas être protégée. J’ajoute que sa situation dans un local isolé et spécialement aménagé dès l’origine en fait un témoin unique de la facture d’orgue ancienne d’Île-de-France.

note À monsieur le conservateur rÉgional des monuments historiques d’Île-de-France DU 27 OCTOBRE 1986

Une étude préalable fut confiée à Éric Brottier en 2021. Les tutelles disposent ainsi d’un diagnostic et d’une hypothèse de restauration d’envergure.