Les grandes voûtes
Le terme de « grandes voûtes » apparaît dans les archives de la paroisse, à propos de l’emplacement des sépultures. En effet, jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, les notables de la ville pouvaient se faire enterrer dans l’église selon l’endroit choisi, « sous les grandes voûtes » (la nef) ou « sous les petites voûtes » (les bas-côtés). Le prix des droits de sépulture variait, l’emplacement des « grandes voûtes » étant le plus prisé.
On retrouve, au niveau des voûtes, deux périodes de construction : le XIIIe siècle et la période Renaissance, dans une remarquable harmonie.
Les cinq travées du XIIIe siècle, près du chevet, comportent des arcs doubleaux (transversaux), des arcs d’ogives (diagonaux) et des arcs formerets (longitudinaux), dont les nervures caractéristiques sont cylindriques. Ces arcs retombent sur des chapiteaux à feuillages placés au sommet de trois colonnettes reposant elles-mêmes sur les tailloirs des colonnes cylindriques de la base.
C’est de part et d’autre de ces chapiteaux que l’on peut admirer des figures humaines très expressives.
Au niveau de la quatrième travée, en partant du chevet, les colonnettes du XIIIe siècle sont reprises en sous-œuvre par le prolongement des piliers du XVIe siècle. Les clefs de voûtes, très ouvragées, comportent des couronnes de feuillages et de fleurs, encadrées de bustes de personnages.
Si la première clef de voûte est entourée de deux figures princières dont on ignore l’identité, les quatre autres expriment, de façon grotesque, l’opposition du bien et du mal, l’ange et le démon.
Sur toutes les voûtes du XIIIe siècle, des restes de peinture d’origine – de fausses briques de couleur ocre, encadrées de joints blancs – décoraient l’ensemble.
Les voûtes des trois travées près du portail comportent des nervures à profils prismatiques du XVIe siècle. Les arcs sont portés par des chapiteaux sur une courte colonnette engagée qui prolonge les piliers Renaissance. Les trois clefs sont très finement sculptées de fleurs et de feuilles, de cette même période.