Certains piliers gothiques avaient été dégradés au cours des siècles pour installer une grille de communion et probablement un jubé.

Les tailleurs de pierre ont donc dû restaurer les sculptures manquantes. Les bases de colonnes et les socles ont été complétés en pierre identique à celle employée au XIIIe siècle.

Les blocs de pierre taillés en atelier ont été sculptés sur place. Une griffe située dans un des quatre angles et ornant la base de deux colonnes a ainsi été restituée. Les joints ont été comblés au mortier de chaux. Des pigments de ton pierre ont ensuite recouvert les piliers.

Les chapiteaux gothiques avaient, eux aussi, subi des dégradations. Là où un crochet manquait, une pierre neuve, taillée en atelier, a été intégrée. À partir d’une épure exécutée sur un des crochets en place, le tailleur de pierre dessine puis sculpte le nouveau crochet, pour compléter le chapiteau.

1 • État initial du chapiteau

2 • Intégration du bloc de pierre

3 • Dessin de la pierre à sculpter

4 • Sculpture à l’identique des crochets existants

5 • Finition par une mise en couleurs avec des pigments naturels

Grâce aux progrès de géants de l’imagerie informatique, une nouvelle technique de restauration a été mise au point par l’entreprise SNBR, chargée de la campagne de restauration de 2015-2018. Cette technique permet notamment de laisser intacts les vestiges et de compléter les manques par des greffes qui seront accolées, sans altérer les reliquats de la sculpture encore en place.

La base des colonnettes existante est ici marquée de multiples points de repères pour être scannée. À partir de l’image obtenue, une restitution numérique de la partie dégradée a été effectuée. Les greffes, réalisées virtuellement, ont été interprétées par un robot puis réalisées en pierre sculptée en usine. Elles ont ensuite été goujonnées et collées, avec une colle perméable pour permettre les transferts d’humidité, sur la partie ancienne. Le tailleur de pierre a alors repris manuellement l’harmonisation de la sculpture selon les mêmes techniques de finition que celles employées au Moyen Âge.

Par un léger sablage adapté à la fragilité de la pierre, la base de colonnette ancienne a retrouvé sa teinte d’origine. Respectant la volonté des bâtisseurs du Moyen Âge, un badigeon, ton pierre, recouvre toutes les sculptures.

Tailleurs de pierre et maçons ont œuvré pour restaurer toutes les structures en élévation. Les voûtes ont été stabilisées, les trous bouchés et les murs rejointoyés ou réenduits, comme ils l’étaient à l’origine.