Les travées sont par convention numérotées à partir du portail principal ouvert sur la façade Ouest.
Cinq chapelles s’ouvrent sur ce bas-coté :
- la chapelle Sainte-Anne
- la chapelle Saint-Denis
- la chapelle Notre-Dame
- la chapelle Saint-François-de-Sales
Le bas-côté sud est composé, comme la grande nef, de huit travées.
Son mur latéral sud, du XIIIe siècle, ne subsiste que dans les troisième, quatrième, septième et huitième travées.
Il est percé, à l’origine, de baies en lancettes simples, puis a été progressivement modifié, à partir du XVe siècle, par l’édification de chapelles entre les culées. La voûte est sur croisée d’ogives dont les nervures sont formées de deux tores séparés par un fin listel à double chanfrein.
Chacune des huit travées est couverte d’une voûte sur croisées d’ogives. Les nervures retombent vers l’extérieur sur un faisceau de trois colonnettes adossées. La mouluration de ces nervures, ainsi que des arcs doubleaux, a les caractéristiques du XIIIe siècle.
Le mur ouest est en partie aveugle car il ouvre sur l’escalier d’accès aux combles. À gauche de celui-ci, une baie en plein-cintre est murée de l’intérieur par un retable représentant le Calvaire. C’est une peinture de médiocre qualité : sur un fond de paysage tourmenté, se distingue à gauche la ville de Jérusalem. Des rochers suggèrent le mont Calvaire sur lequel est érigée la Croix. Quatre anges en plâtre portant les instruments de la Passion sont rapportés sur la peinture.
On trouve au pied de ce tableau une copie en plâtre peint, imitant l’original en bronze de la sculpture de Justin-Chrysostome Sanson (1869), conservée dans l’église de Nemours. Installée en 2018, elle représente une Pietà.
La quatrième travée, sans chapelle latérale, est éclairée par une verrière moderne de Jacques Gruber (1870-1936), maître-verrier et ébéniste nancéen. Ce vitrail réalisé en 1929 représente une scène bien connue de l’Apocalypse : l’archange saint Michel, chevalier des milices célestes, terrassant le dragon de sa lance avant de l’enchaîner pour 1000 ans. La composition, axée sur la diagonale, marquée par la lance, est animée d’un intense mouvement sinusoïdal caractéristique du style Art déco dans lequel Gruber s’illustra après avoir été un maître de l’Art nouveau.
Saint Michel est le saint patron des chevaliers et de tous les corps de métiers liés aux armes et aux balances, en raison de sa lutte entre le Bien et le Mal et son rôle pour la pesée des âmes. C’est un archange, chef de la milice céleste, il combat les anges rebelles et le dragon de l’Apocalypse.
La huitième travée termine le bas-côté contre le mur du chevet. Son architecture, avec ses baies simples sous arc brisé et ses colonnettes, est du XIIIe siècle. Longtemps murée, elle servit de sacristie jusqu’à l’édification de l’actuelle édifiée hors-œuvre, à l’est du chevet, en 1872.
Contre le mur intérieur de l’ancienne sacristie se trouvait aux XVIIe-XVIIIe siècles, l’autel du Saint-Nom-de-Jésus auquel était attachée une confrérie féminine très active envers les pauvres.
Au XIXe siècle, cet autel fut dédié au Sacré-Cœur. Il subsista jusque dans les années 1960.
La porte de la sacristie est surmontée d’une statue en bois polychrome du XIXe siècle de saint Pierre reconnaissable à ses clefs. Elle était autrefois sur le pilier du chœur à l’emplacement de l’actuelle statue de saint Étienne.
La porte de la sacristie
La porte, en bois sculpté et doré, à deux vantaux, est datable du XVIIe siècle. Son décor repose sur la représentation d’objets liturgiques très riches en symboles religieux.
Sur le vantail gauche, la guirlande est garnie de branches d’olivier symbolisant Marie et la Paix. Le livre, l’Évangéliaire (la parole) est entouré d’une couronne de laurier (la gloire). Le grand chandelier, symbolisant le Christ lumière du monde, est lié à l’ostensoir ou monstrance qui présente l’hostie consacrée, le Saint-Sacrement. En bas, l’encensoir exhale la senteur de l’encens qui symbolise la prière montant vers la divinité. Sur le vantail de droite, la guirlande lie la patène, entourée d’une couronne de laurier.
Le calice, coupe où sera consacré le vin en sang du Christ est lié avec le grand chandelier (le Christ, lumière du monde). À ces deux objets liturgiques sont mêlés le blé. Les grains symbolisent le Christ (le pain consacré), les épis désignent la Vierge.
En bas, la guirlande se termine par les deux burettes, fioles contenant le vin et l’eau servant à la célébration de la messe.
Stèle de Pierre Germain
Cette stèle fut trouvée en 1858 à l’emplacement de l’ancien cimetière situé au chevet de l’église. Elle était surmontée d’une croix dérobée lors de sa découverte. Ce rare témoignage de l’art funéraire du XVe siècle est aujourd’hui présenté près de l’entrée de la sacristie.
De forme rectangulaire et haute d’un mètre, elle est inscrite sur ses deux faces. De chaque côté, la disposition est semblable : en partie haute, la représentation du défunt et des membres de sa famille ; en partie basse, l’épitaphe gravée en lettres gothiques.
Plus précisément, d’un côté, il s’agit du défunt Pierre Germain, riche boucher briard décédé en 1419. Agenouillé en prière, il est suivi de ses quatre fils. Au-dessus de lui, un couperet (plus exactement une feuille) symbolise son métier. Fermant le cortège, le diacre saint Étienne s’impose comme leur interlocuteur et protecteur principal à l’heure du jugement suprême. Sur l’autre face, son épouse Marguerite, dans la même position est accompagnée de ses filles et de sainte Catherine (reconnaissable à la roue, symbole de son supplice). Cette stèle a été placée ici en 2018. Les lettres et lignes gravées ont été encrées afin de redonner de la lisibilité à l’ensemble.
En 2019, une autre pierre tombale est installée par les services techniques municipaux à droite de la porte de la sacristie. Il s’agit d’une pierre qui avait été remployée en nez de marche du chœur du côté nord. Elle représente une femme et est datée du XIVe siècle.