Compris entre deux grands contreforts, le mur de chevet plat du XIIIe siècle présente quatre niveaux. Il comportait trois étages de baies d’éclairage.

Elévation du chevet, dessin de
B. Vitry (1939)

Au premier niveau, on distingue trois grandes fenêtres en lancette.

En 1768, le conseil de Fabrique décida de fermer ces baies, ne disposant pas des fonds nécessaires pour la réparation des vitraux. Leur obstruction par des maçonneries permit de placer, à l’intérieur, un retable au fond du chœur. La restauration de 1999 démonta le bouchage grossier pour le remplacer par une paroi qui suit le réseau des barlotières retrouvées en place. Cette paroi opaque fut traitée en « trompe-l’œil », imitant des vitraux en losange.


Au dessus, se découpent les cinq ouvertures de la galerie à clairevoie. La vitrerie actuelle date de 1889. L’atelier Maison Veuve Emmanuel Champigneulle qui s’est occupé de la restauration de la rose du XIIIe siècle, est aussi à l’origine de la création des grisailles décoratives de la galerie. Avant d’être remplacés par des motifs simples, les vitraux représentaient des personnages en pied « de mauvaise qualité » selon E. Blondeau.

Galerie avant le remplacement des vitraux par des grisailles décoratives
Galerie après la restauration des vitraux


Au troisième niveau, dans le mur en retrait, s’ouvre la rose de 9,50 m de diamètre, inspirée de celle de la façade sud de Notre-Dame de Paris. Son remplage est divisé en douze compartiments séparés de colonnettes avec chapiteaux à feuillages et d’arcs trilobés sur le pourtour. Le centre présente un anneau de pierre à redents. L’ensemble est surmonté d’une archivolte en arc brisé, à moulure cylindrique, constituant un arc de décharge.


Au quatrième niveau, au dessus de la corniche à gros crochets, le pignon triangulaire est percé d’un vaste oculus orné de six lobes intérieurs. Au sommet du pignon une croix de pierre à fleurons, supportée par quatre masques grimaçants a été restituée à partir des vestiges encore visibles datant du XIIIe siècle.

Le clocher


Le clocher est planté au chevet, sur la dernière travée du bas-côté nord.
Les piles qui le supportent sont les plus importantes de l’édifice, comme on pourra l’observer à l’intérieur de l’église.
De base carrée, il s’élève à 64,57 m entre des doubles contreforts à chaque angle.


L’étage du beffroi des cloches est marqué par une moulure à crochets.

Entre les contreforts, s’élancent des hautes baies doubles ornées de colonnes engagées et garnies de bagues.

Le sommet de la maçonnerie est souligné par une corniche à crochets. À l’angle nord, la tourelle d’escalier, de forme circulaire, est éclairée par des jours en archères.
Une gravure de 1612 de Joachim Duviert, montre un clocher surmonté seulement d’un petit clocheton et un tableau de Sauveur Le Conte (vers 1680) le représente également sans flèche.
Ce n’est, en effet, que vers 1758 que l’on ajouta la flèche actuelle très aiguë et de forme octogonale.

Elle est flanquée aux angles de petits pyramidions. Elle est couverte d’ardoises.


La petite flèche qui couvre la tourelle d’escalier est dominée par une boule en cuivre et une girouette en fer découpé représentant une tête de dragon.
En 1819, l’entrepreneur Félix Picard, qui refit la toiture du clocher, plaça un parchemin dans la boule de la grande flèche, demandant une messe pour récompense. Ce parchemin fut retrouvé, bien des années plus tard, à l’occasion de restaurations.

Aspect du clocher vers 1680 (S. Le Conte)
Les cloches